2024
Cairn
Loïc Guillevin, « Vascularites associées aux anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA) : actualités thérapeutiques », Biologie Aujourd'hui, ID : 10670/1.fbca97...
Les vascularites associées aux anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA) réunissent trois maladies, la granulomatose avec polyangéite, la polyangéite microscopique et la granulomatose éosinophilique avec polyangéite. Ce groupe de maladies a bénéficié au cours des trois dernières décennies d’avancées thérapeutiques majeures tant en termes de stratégies thérapeutiques que de mise à disposition de nouveaux médicaments, essentiellement pour des thérapies ciblées. Les traitements, conventionnels ou non, comprennent une phase d’induction suivie d’une phase d’entretien. Le traitement d’induction pose aujourd’hui peu de problèmes. Il est essentiellement fondé sur l’association corticoïdes et rituximab ou cyclophosphamide. La rémission est obtenue en moins de 6 mois et un traitement d’entretien, préventif des rechutes, est alors initié. Nous avons montré que le meilleur traitement d’entretien était le rituximab, surpassant l’effet du méthotrexate ou de l’azathioprine. Durant cette phase, la corticothérapie est arrêtée ou donnée à très petite dose. Dans la granulomatose éosinophilique avec polyangéite (GEPA), la stratégie est un peu différente et les essais prospectifs manquent pour démontrer l’intérêt du rituximab ou du mépolizumab (anti-IL5) en induction de la rémission. En traitement d’entretien, une corticothérapie prolongée (par voie orale et/ou inhalée) est souvent nécessaire pour contrôler la maladie asthmatique. Seul le mépolizumab a montré sa capacité à prévenir les rechutes et à réduire la dose de corticoïdes contrôlant l’asthme. Les questions actuelles que pose le traitement d’entretien sont notamment sa durée qui pourrait être variable et adaptée au risque de rechute et les risques induits par l’immunodépression prolongée, notamment infectieux.