15 juillet 2024
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Blaise Douglas, « La fonction évocatrice et structurante du pibroch dans The Lost Pibroch (1896) de Neil Munro et The Big Music (2012) de Kirsty Gunn », Textes et contextes, ID : 10670/1.fd753f...
Instrument national de l’Écosse, la cornemuse fascine. Une partie de son répertoire considérée comme « classique » et communément appelée pibroch fascine plus encore. Neil Munro et Kirsty Gunn, respectivement dans The Lost Pibroch (1896) et The Big Music (2012), mettent cette musique savante et compliquée sur le devant de la scène pour en faire l’élément évocateur central d’un passé particulièrement paradoxal puisqu’il paraît être à la fois vivant et révolu. Les deux approches sont certes différentes, mais semblent viser un objectif commun, celui de chanter la culture gaélique avec toute la nostalgie tragique qui lui est propre. Munro, en faisant référence à de nombreux pibrochs, renvoie aux secrets et aux vies oubliées qui lui permettent de faire revivre, au gré de ses nouvelles et de façon clairement fantasmée, des Highlands meurtris par le cours de l’histoire et par ceux qui l’ont écrite. Gunn s’attache quant à elle à reproduire les méandres de cette musique — construite sur le principe d’un thème suivi de variations de plus en plus complexes qui s’achèvent sur un retour au thème initial — afin de mettre en lumière une mémoire collective, au travers de cette structure à la fois répétitive dans sa fidélité au motif de départ et linéaire du fait de sa progression logique.Cet article se propose donc de montrer comment, chacune à sa façon, ces deux œuvres de fiction composées à plus d’un siècle d’intervalle présentent le pibroch comme une forme musicale ayant cristallisé et sacralisé le passé et la culture de tout un peuple.