De or et ça à or ça : formation et emplois d’un marqueur discursif complexe en français(12e – 16e siècles)

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8 septembre 2022

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Gabriella Parussa et al., « De or et ça à or ça : formation et emplois d’un marqueur discursif complexe en français(12e – 16e siècles) », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.fdn80m


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Or et ça sont deux adverbes déictiques bien attestés en ancien français. Signifiant respectivement maintenant et (par) ici, ils ont développé, parallèlement à leur emploi initial, des valeurs discursives, dans lesquelles le renvoi à la situation spatio-temporelle des interlocuteurs devient secondaire ou s’estompe complètement :« Or, senescaus, biau dous amis, / Tous mes tresors canques j'en ai / Voeil que il soient descouvert » (Jeu de saint Nicolas, v. 559-561 : Senéchal, mon cher ami, Tous les trésors que je possède, je veux qu’ils soient étalés)« Ça, chevalier, as dames ! » (J. Renart, Guillaume de Dole, v. 223 : Allons, chevaliers, sus aux dames ! )Dans ces deux exemples, or et ça peuvent être analysés comme des marqueurs discursifs, dans la mesure où ils sont en extraposition et donc facultatifs (Dostie, 2004 : 44).Si nous disposons déjà de nombreuses études concernant les valeurs d’emploi de or (cf. notamment Ollier 1995 et 2000, Guillot 2009, Badiou-Monferran 2003), la moisson est moins importante pour ça, qui fait l’objet de quelques études déjà anciennes (Orr 1954, Henry 1977) et qui est traité, dans les travaux plus récents, de manière plus ponctuelle, en relation avec ci/ici et la (Perret 1988, Capin 2018). Et la combinatoire des deux adverbes n’a, à notre connaissance, pas donné lieu à des analyses approfondies jusqu’à présent.Après un rappel des différents emplois de or et de ça, notre contribution sera ainsi consacrée au développement du marqueur discursif complexe or ça en français médiéval. Il s’agira en particulier de démontrer que ce marqueur complexe réunit les propriétés discursives de or et de ça : -tout comme or employé seul, or ça marque une rupture énonciative,-tout comme le marqueur discursif ça, or ça est tourné vers l’allocutaire et comporte une valeur incitative.Afin de vérifier cette hypothèse, ainsi que l’influence éventuelle du genre textuel sur les emplois du marqueur complexe, nous comparerons les emplois de celui-ci dans deux types de corpus, établis à partir des bases Frantext et CoDiF (Corpus de dialogues en français) : un corpus de textes de théâtre et un corpus de textes narratifs. Dans la mesure où l’emploi de or ça est à la fois plus précoce et plus fréquent dans les textes dramatiques, destinés à une performance orale, que dans les dialogues enchâssés dans le récit d’un narrateur, nous nous interrogerons aussi sur l’impact de cette différence énonciative sur les propriétés de notre marqueur discursif complexe.

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