2018
Ce document est lié à :
VertigO : La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 18 no. 1 (2018)
Tous droits réservés © Université du Québec à Montréal et Éditions en environnement VertigO, 2018
Mélanie Dubuy, « Le multilatéralisme onusien à l’épreuve de la gouvernance climatique », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.fdt4br
Après l’échec de Copenhague en 2009, la doctrine a pu parler d’un multilatéralisme onusien en crise. Ce multilatéralisme caractérisé par l’égalité entre États, la réciprocité et la continuité semblait totalement incapable de permettre l’entente entre États en aboutissant à la conclusion d’un accord contraignant pour organiser la lutte contre le réchauffement climatique. On oppose ce multilatéralisme à des alliances ponctuellement formées caractérisées par une logique géopolitique de puissance, de sélectivité. L’échec du multilatéralisme onusien à Copenhague a fait ressortir cette logique géopolitique dure (des lignes de fracture très fortes se sont dressées entre États développés, en développement, économies émergentes) dévoilant une gouvernance climatique très faible qui peinait à gérer une question climatique déjà complexe et multiscalaire. De nombreux auteurs politistes ont alors proposé d’autres voies, de nombreux États ayant d’ailleurs préféré au multilatéralisme la structure restreinte de clubs. La COP 21 et l’accord de Paris ont relancé un processus onusien longtemps grippé alors même que les logiques clivantes n’ont pas disparu et que les coalitions d’intérêts se maintiennent. La solution proposée d’un multilatéralisme permettant l’équilibre, la souplesse d’une formule associant unilatéralisme et caractère partiellement contraignant du traité explique ce succès tout comme la participation accrue de la société civile.