Présentant quelques idées de l’auteur sur la possibilité des soins psychothérapiques pour les patients souffrant de troubles psychotiques, cette réflexion se nourrit du récent ouvrage lausannois dirigé par Philippe Conus et Dag Söderström, intitulé Approche psychothérapique des psychoses. D’autres lectures à travers l’Information Psychiatrique, plus toutes celles qui font la base de tout « honnête » psychiatre ont éclairé sa pratique personnelle, (et aussi ses divers écrits ou actions d’enseignement, de recherches et d’édition) autour d’une question centrale : « Quels outils psychothérapiques peuvent aider des patients « schizophrènes » ? La préoccupation psychothérapique, considérée comme un arrière-fond indispensable dans les pratiques actuelles, n’est plus synonyme de « psychothérapie institutionnelle » connue dans les hôpitaux français, mais s’organise toujours dans la volonté de créer des liens entre patients et thérapeutes. L’expérience et la compréhension par le sujet-patient de ce qui le relie aux autres lui permettent de (re) construire son histoire personnelle rendue confuse et « morcelée » par le vécu psychotique ; l’aide directe des psychothérapeutes, en position de témoins vivants pour cette élaboration structurante, s’appuie sur tout un corpus de réflexions et de pratiques venu de la psychanalyse et de la phénoménologie. Longue, laborieuse, soumise à beaucoup d’aléas ou d’attaques, elle demeure possible et efficace, avec d’autres aides plus immédiates, plus opératoires, grâce au support offert tant aux thérapeutes qu’aux patients par des échanges générant espoir et confiance.
Presenting some of the author’s ideas on the possibility of psychotherapeutic care for patients suffering from psychotic disorders, this reflective text draws on the recent book from Lausanne edited by Philippe Conus and Dag Söderström, entitled Approche psychothérapique des psychoses. The author’s other readings—in the journal Information Psychiatrique and all those texts essential to any “honest” psychiatrist—have raised a central question that guides her personal practice (as well as her various writing, teaching, research, and publishing activities): “What psychotherapeutic tools can help ‘schizophrenic’ patients?” The psychotherapeutic approach, considered an essential background to current practices, is no longer synonymous with “institutional psychotherapy” as understood in French hospitals. Rather it is always motivated by the desire to create links between patients and therapists. The experience and understanding by subject-patients of what connects them to others allows them to (re) construct their personal history, which has become confused and “fragmented” by the psychotic experience. The direct help of the psychotherapists, who are living witnesses to this structuring creation, draws on a corpus of reflections and practices coming from psychoanalysis and phenomenology. Long, laborious, subject to many risks or attacks, this (re)building remains possible and effective, along with other more immediate, more operative aids, thanks to the support offered to both therapists and patients by exchanges generating hope and trust.
Al presentar algunas ideas de la autora sobre la posibilidad de una atención psicoterapéutica a los pacientes con trastornos psicóticos, esta reflexión se apoya en el reciente libro de Lausana dirigido por Philippe Conus y Dag Söderström, titulado Approche psychothérapique des psychoses. Otras lecturas procedentes de l’ Information Psychiatrique, además de todas aquellas que constituyen la base de cualquier psiquiatra “cabal”, han iluminado su práctica personal (y también sus diferentes escritos o actividades de enseñanza, investigación y publicación) en torno a una cuestión central: “¿Qué herramientas psicoterapéuticas pueden ayudar a los pacientes esquizofrénicos”? La preocupación psicoterapéutica, considerada como un trasfondo indispensable en las prácticas actuales, ya no es sinónimo de la “psicoterapia institucional” conocida en los hospitales franceses, sino que sigue organizándose en la voluntad de crear vínculos entre pacientes y terapeutas. La experiencia y la comprensión por parte del sujeto-paciente de lo que le vincula a los demás le permiten (re)construir su historia personal, que se ha vuelto confusa y “fragmentada” por la experiencia psicótica. La ayuda directa de los psicoterapeutas, en posición de testigos vivos de esta elaboración estructurante, se apoya en todo un corpus de reflexiones y prácticas procedentes del Psicoanálisis y de la Fenomenología. Larga, trabajosa, sujeta a muchos avatares o ataques, sigue siendo posible y eficaz, con otras ayudas más inmediatas, más operativas, gracias al apoyo que ofrecen tanto a los terapeutas como a los pacientes los intercambios generadores de esperanza y confianza.
