1 janvier 2016
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Véronique Dasen, « L’ars medica au féminin », Eugesta - Revue sur le genre dans l'Antiquité, ID : 10.54563/eugesta.624
Plusieurs obstacles épistémologiques ont freiné l’étude de la pratique médicale au féminin dans l’Antiquité gréco-romaine. En dépit du nombre relativement restreint de sources disponibles, il est aujourd’hui possible de réévaluer le rôle des femmes médecins en déconstruisant nos catégories modernes pour éviter les anachronismes. Le recours à une démarche pluridisciplinaire, basée sur des sources de natures diverses (écrites, iconographiques, archéologiques), permet de nuancer la partition des spécialisations selon les sexes. Les femmes furent non seulement au service d’autres femmes, mais aussi d’hommes. Le croisement des sources met en lumière les modalités d’une agency féminine avec différentes formes d’autorité, médicale et religieuse, et de reconnaissance sociale hors de la sphère privée qui invitent aussi à réévaluer l’impact des préjugés antiques – et modernes – sur l’infériorité « naturelle » des femmes et leur incapacité à gérer les responsabilités.