2015
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François Rodhain, « Le microbe, l’insecte, l’homme et les autres... : le monde des maladies à vecteurs », Bulletin de l'Académie Vétérinaire de France, ID : 10.4267/2042/56539
La transmission d’agents infectieux par des arthropodes vecteurs représente un mode original, complexe mais efficace de propagation, de sorte que l’impact sanitaire et économique des maladies correspondantes est considérable. Le paludisme reste une endémie majeure, d’autres parasitoses comme les leishmanioses, les trypanosomoses, les filarioses sont encore largement prévalentes dans les pays tropicaux ; l’incidence de la maladie de Lyme semble augmenter régulièrement et des arboviroses comme la dengue, l’infection à virus Chikungunya, la fièvre de la Vallée du Rift, la fièvre catarrhale ovine et bien d’autres sont des préoccupations importantes pour les responsables de la santé publique humaine et animale. De plus, l’évolution permanente des situations épidémiologiques, à la suite des changements écologiques souvent liées aux activités humaines, vient encore compliquer la tâche des épidémiologistes. Nous comprenons encore très mal la structure et la complexité des systèmes vectoriels dans lesquels les arthropodes sont amenés à jouer de multiples rôles puisqu’ils peuvent, selon les cas, intervenir en tant que vecteurs, réservoirs ou disséminateurs et que leur organisme constitue, pour les micro-organismes, un lieu privilégié d’évolution. Face aux menaces que constituent les maladies à vecteurs, une prévention éco-sanitaire efficace s’avère indispensable. Pour ce faire, des efforts de recherche doivent être poursuivis dans plusieurs directions. Il nous faut, en particulier, approfondir nos connaissances sur les inter-relations entre micro-organismes et vecteurs, sur l’écologie des arthropodes, sur la surveillance épidémiologique et le contrôle des vecteurs. La poursuite de ces travaux suppose notamment de disposer d’entomologistes expérimentés.