Aurélien, d'Aragon, « solarisation » de Gilles, de Drieu la Rochelle ?

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Une pierre de plus à la « tapée d'interprétations que critiques et universitaires en mal de découvertes [ont] multipliées 3 »... Caroline Julliot, Université du Maine-le Mans Man RAY, Portrait de la marquise Luisa Casati, 1922. 1 La solarisation est une technique inventée dans les milieux surréalistes à l'époque où se déroulent les deux romans, semble-t-il, par Lee Miller, alors assistante du grand photographe Man Ray, et très utilisée par ces deux photographes à des fins d'expérimentation esthétique. Elle consiste, au moment du développement du cliché, à exposer brièvement la pellicule à la lumière. Selon le temps du processus, il peut en résulter une inversion totale des valeurs d'ombre et de lumière : le blanc devient le noir, et vice-versa. Man Ray a, notamment, réalisé un célèbre portrait « solarisé » d'André Breton. On propose ici une application métaphorique de ce terme : Aurélien serait-il la version « solaire », positive, brillante, de Gilles-une réécriture qui en proposerait, notamment, une inversion des valeurs politiques ? C'est autour de cette idée de double inversé, avec toutes les nuances possibles allant de la similitude à l'opposition, que tournera notre démonstration. 2 Pour des questions pratiques, toutes les citations extraites des deux romans ou de leur préface (celle de 1942 pour Drieu, celle de 1966 pour Aragon) seront référencées avec la pagination des éditions « Folio », chez Gallimard. 3 ARAGON, « Histoire d'un manuscrit qui fut tant de fois mis en terre », in OEuvres romanesques complètes, éd. D. BOUGNOUX, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », t. III, p. 545.

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