L'ordinaire de la folie : Une infirmière engagée en psychiatrie

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2006

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Blandine Ponet, « L'ordinaire de la folie : Une infirmière engagée en psychiatrie », Santé mentale, ID : 10670/1.fi4u20


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« Travailler en psychiatrie. Faire entendre ces mots : travailler. C’est-à-dire construire, ou plutôt labourer, retourner le sol, ne pas s’arrêter. Travailler. Ou le contraire : parce que tout est déjà là, comme offert, il n’y a pas à chercher. Il suffit seulement d’avoir le regard éclairci. Alors travailler en psychiatrie : ne pas avoir peur de retourner le sol de soi-même pour garder le regard éclairci. Travailler. Ne pas avoir peur de retrousser ses manches. Ne pas avoir peur de prendre le balai ou de faire la vaisselle. De se salir les mains. D’utiliser des outils. Psychiatrie. Ce mot existe-t-il encore ? Quelle réalité recouvre-t-il ? La psychose et la schizophrénie ont-elles été définitivement dissoutes dans le morcellement des symptômes du DSM IV ? Travailler en psychiatrie. A première vue, l’échange est faussé, décalé, inégal, et on a plus souvent l’impression qu’il est à sens unique et que les patients vous vampirisent. “Je suis le lierre, c’est vous le tuteur” me dit Zohra. Ou : “Vous êtes mon moteur”. Travailler. En premier (mais ce premier-là demande beaucoup d’années, demande de dépasser toutes les considérations victimistes qui justifient les patients dans leur maladie et les y enferment) accepter de reconnaître ce décalage que fait sentir la dissociation. Ne pas le recouvrir des oripeaux sociaux de la “relation soignant-soigné”. Le découvrir plutôt. Dénuder le lien à l’extrême. Ainsi commence le travail. » B.P.

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