L'essentialisme au pays des œuvres d'art

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2020

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Jean-François Devillers, « L'essentialisme au pays des œuvres d'art », Le Philosophoire, ID : 10670/1.fivyfn


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Le projet de définir l'essence ou la nature des œuvres d'art, en raison des difficultés qu'il rencontre et des moyens qu'il emploie pour en triompher, nous en apprend finalement beaucoup moins sur les œuvres d'art elles-mêmes que sur le dessein de les définir : fonder la légitimité de prédilections socialement distinctives sous couvert de décrire les œuvres d'art telles qu'elles sont. S'agit-il là d'un malheureux détournement de l'essentialisme à des fins qui lui sont en principe étrangères ou de la révélation de ce que l'essentialisme ne peut pas ne pas être : une entreprise foncièrement normative ? Telle est la thèse qui sera ici défendue. Ce faisant, il sera question de Danto et de Wittgenstein, mais surtout de l'initiateur de l'essentialisme : Platon.

The project of defining the essence or the nature of artworks, due to the difficulties it encounters and the means it employs to prevail in this exercise, ultimately teaches us much less about artworks themselves than about the purpose behind defining them: to establish the legitimacy of socially distinctive predilections under the cover of describing works of art as they are. Is this an unfortunate misdirection of essentialism toward ends that are foreign to it in principle, or of the revelation of what essentialism cannot not be: a fundamentally normative enterprise? Such is the thesis that will be defended here. In doing so, reference will be made to Danto and Wittgenstein, but above all to the originator of essentialism: Plato.

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