Le Théâtre de la mort de Tadeusz Kantor : un « gué secret » entre les vivants et les morts

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12 juin 2016

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hantise revenant


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Virginie Lachaise, « Le Théâtre de la mort de Tadeusz Kantor : un « gué secret » entre les vivants et les morts », Conserveries mémorielles, ID : 10670/1.fjwcic


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Il serait tentant de placer la totalité du théâtre de Tadeusz Kantor sous le signe de la revenance et de la hantise, tant tout y fait retour : les personnages, les situations, les objets, les espaces, les mots et les sons, presque tous renvoyant à la sphère autobiographique et à l’histoire religieuse et mythologique de la Pologne, pays natal de l’artiste. Dans l’espace clos de sa Chambre de la mémoire et de l’imagination, la scène, dont l’artiste fait une machine à visionner le passé, jaillissent au rythme des « pulsation de la mémoire » l’enfance en lambeaux, les spectres de la famille qui ne se laissent pas oublier, les bribes des anciennes batailles du Théâtre Cricot 2. Ce sont des « clichés », des « empreintes » qui se superposent les uns au autres sur le mode de la répétition et de la variation et dessinent une réalité anamorphique et fugace, à l’image de l’espace mental de l’auteur. Car pour que cet éternel retour s’opère, il faut qu’une instance la désire. Sur le seuil du plateau, c’est Kantor qui se livre, fasciné, à sa pulsion scopique et plonge fantasmatiquement « de l’autre côté » de l’illusion, dans le passé qui, selon lui, seul est réel. Or, la mort n’ayant d’autre moyen pour apparaître que d’emprunter les voies du vivant, cette conviction artistique, littéralement une croyance chez Kantor qu’il emprunte à la culture yiddish, conduit à une conception de la condition de l’acteur sans précédent. Habité par le mort, il est amené à agir comme un pantin de chair, comme un revenant, hanté par l’âme errante d’un dibbouk.

It would be tempting to place the whole Tadeusz Kantor’s theater under the sign of the revenance and haunting, so everything is back : the characters, situations, objects, spaces, words and sounds, almost all returning the autobiographical sphere and the religious history and mythology of Poland, homeland of the artist. In the confined space of its Chamber of memory and imagination, the scene, the artist made a machine to view the past spring to the rhythm of ”heartbeat memory“ Children in tatters, the spectra of the family who do not allow themselves to forget, the scraps of old battles Cricot 2. They are ”snapshots“ ”fingerprints“ that overlap each other in the mode of repetition and variation and draw an anamorphic and fleeting reality, the image of the mental space of the author. Because for this eternal recurrence occurs, it is necessary that the body wants. On the set of threshold, Kantor book that fascinated her scopic drive and plunged fantastically ”the other side“ of the illusion, in the past, which he alone is real.But death has no other means to show that borrowing the life ways, this artistic conviction, a belief in Kantor literally borrowed from the Yiddish culture, leads to a conception of the condition of the unprecedented player. Inhabited by the dead, it is required to act as a puppet of flesh, like a ghost, haunted by the wandering soul of a dybbuk.

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