2018
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Valeria Gavrylenko, « La peau a-t-elle un sens ?: L'examen du corps chez les auteurs hippocratiques », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10.4000/books.editionsehess.5691
L’étude du corps par les Hippocratiques est structurée autour des expériences sensorielles (aisthêsies) qui transitent par les orifices du corps. Tout obstacle dans leur passage entraîne des troubles sensoriels. Même si leur appareil conceptuel est principalement constitué à partir des données fournies par la surface corporelle, la vue et le toucher, les auteurs de la Collection hippocratique n’envisagent pas la peau comme organe du toucher. Au contraire, la peau (derma) est plutôt pensée comme une partie séparée de l’ensemble du corps. Tandis que le corps est doté de la perception tactile, la sensibilité tactile de la peau lui est encore étrangère, au niveau lexical aussi bien que conceptuel. Puisqu’il est anachronique de parler de « la peau sensible » chez les Hippocratiques, il est tautologique de dire « la peau insensible ».