1 janvier 2018
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2018 / 1 : Varia
Els Witte, « L’orangisme en Belgique, 1830-1850 », La Thérésienne. Revue de l'Académie royale de Belgique, ID : 10.25518/2593-4228.110
En 1830, le Royaume-Uni des Pays-Bas, dans lequel les Pays-Bas septentrionaux et méridionaux avaient été réunis en 1815, est démantelé au terme d’une révolution. Penser qu’il s’agit là d’un simple tournant de l’histoire serait faire fi de l’opposition des orangistes. Les partisans de la maison d’Orange, composé de l’élite (principalement francophone) de Flandre, de Bruxelles et de Wallonie, a en effet tout mis en œuvre pour obtenir le retour du Royaume-Uni. Dans les années 1830 en particulier, ces orangistes ont œuvré ouvertement en cheville avec le roi pour le rétablissement du royaume. Non sans prendre certains risques, car les autorités belges n’ont eu de cesse de les priver de leur pouvoir, de les chasser et de les réprimer. Après la ratification du traité des XXIV articles (1839), une partie des orangistes prit le chemin de l’intégration dans le système belge. D’autres se montrèrent irréductibles. Après la mort de Guillaume Ier (1843) et Guillaume II (1849), leur successeur Guillaume III mit enfin un terme à leur formation politique. L’orangisme belge se transforma en un culte de nostalgie pour ce « royaume perdu », qui perdurait pendant tout un temps encore.