2007
Raffaella Toncelli et al., « «Die Natur ist nur einmal da »: Le principe de moindre action et l’idée d’univocité dans la formulation de la relativité générale et de la mécanique quantique », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences et des techniques, ID : 10670/1.flsovx
Cet article se propose d’analyser d’un point de vue épistémologique le principe de moindre action et le rôle qu’il a joué dans la constructiondes théories physiques, de la théorie de la relativité générale et de la mécanique quantique, en particulier. Par son origine mathématique, par sonétrange et problématique formulation faisant intervenir «le réel» (sous les espèces de la trajectoire «réellement parcourue» par une particule), leprincipe de moindre action occupe une position singulière dans l’ensemble des principes de la physique. Par ailleurs, ce principe a largement faitla preuve de son efficacité, en tant que principe heuristique, qu’il s’agisse de l’édification de la mécanique rationnelle ou de la mécanique quantique.La question se pose alors de savoir quel sens physique lui attribuer. Faut-il lui chercher une signification plus profonde que celle de simple méthode heuristique? Nous présenterons dans cet article la réponse apportée à cette question à la fin du XIXème siècle par Mach et un certain nombre de philosophes (plus particulièrement Joseph Petzoldt), qui ont vu une liaison entre le principe de moindre action et l’idée (parfois même érigée en principe) d’univocité (Eindeutigkeit, en allemand). Cette conception a donné lieu, en son temps, à un débat scientifique et philosophique important,aujourd’hui oublié. Nous voulons ici ré–examiner, à partir des écrits d’Einstein, Heisenberg et Bohr (entre autres), la naissance de la relativitégénérale et de la théorie des quanta, à la lumière du lien ainsi établi entre un principe fondamental de la physique et une idée méta–physique, touchant au rapport entre la théorie physique et ce dont elle est censée rendre compte : la Nature.