2012
Cairn
Paul Bercherie, « L'avenir de la clinique », Psychologie Clinique, ID : 10670/1.fngkim
La clinique est entrée depuis les années trente dans une crise profonde, engendrant stagnation et déclin, puis la régression actuelle du savoir psychiatrique à l’heure des DSM. Cette crise a un enjeu : la notion d’entité morbide, c’est-à-dire de maladie mentale, donc le postulat organiciste. L’organicisme est l’expression en psychopathologie de l’idéologie constitutive de la modernité occidentale, l’autonomie du sujet, la liberté de la conscience. Comme théorie et pratique de l’Inconscient, soit de l’hétéronomie en acte, la psychanalyse représente une objection fondamentale à ce dispositif. Aussi la clinique freudienne commence-t-elle par dévaluer radicalement le savoir psychiatrique, réduit à une appréhension purement formelle et superficielle de la psychopathologie. Mais le virage lacanien, en réévaluant la fonction subjective du symptôme comme suppléance au nouage borroméen de la structure psychique, introduit une nouvelle perspective, de convergence cette fois entre les deux cliniques, ce dont on propose ici une illustration à travers une discussion de la clinique inédite des serial killers.