La représentation des femmes dans la téléréalité de vie collective : entre empuissancement et soumission aux codes du modèle patriarcal : analyse de la construction des personnages de femmes dans trois programmes de vie collective

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Depuis son arrivée en France en 2001, la téléréalité ne cesse de susciter le débat autour de personnages féminins incarnés par des femmes issues de l’anonymat. De Loana à Maeva Ghennam en passant par Nabilla Benattia, ces programmes font la promotion d’une hyperféminité permettant l’ascension sociale des candidates. L’exposition du corps et l’affirmation de ses désirs sont montrés comme une source de notoriété et d’empuissancement pour ces femmes. Malgré certains personnages et séquences symbolisant une recherche d’égalité entre les sexes, les programmes de vie collective restent empreints d’un sexisme sous-jacent. Les femmes doivent avant tout correspondre à l’idéal féminin du point de vue de l’homme hétérosexuel et répondre à des codes de féminité uniformisée pour être visibles dans les programmes. Les schémas narratifs de ces émissions intègrent les schémas du modèle patriarcal et reposent principalement sur la formation de couples hétérosexuels dans lequel l’homme et la femme correspondent à des stéréotypes genrés. Les femmes issues de ces programmes pérennisent leur image sur les réseaux sociaux qu’elles utilisent comme un nouveau lieu d’expression, d’affirmation de soi mais aussi de libération de la parole sur les comportements sexistes. L’image véhiculée par ces femmes les décrédibilise cependant toujours auprès du grand public et des médias. La représentation des candidates de téléréalité de vie collective se construit à la fois à partir de leurs personnalités, de leur physique, du montage des émissions, et de leur utilisation des réseaux sociaux. Dans l’ensemble des supports utilisés, la téléréalité de vie collective cloisonne leur image et les place dans une ambivalence permanente : entre une image de femme transgressive et la correspondance aux stéréotypes de la féminité traditionnelle.