19 juin 2003
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Gilles Monin et al., « Stratégies d'exploitation d'un écosystème alpin au Tardiglaciaire. Les chasseurs de marmottes du Vercors », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.fq2xp3
Au Tardiglaciaire, le massif du Vercors se distingue par une exploitation préférentielle de la marmotte alpine (Marmota marmota L.) dans tous les sites d’altitude à faune conservée : l’Olette, Les Pierres, Colomb, la Passagère, Bobache et les Freydières. Cette activité mise en évidence au début du XXe siècle par H. Müller a été, depuis, confirmée par de nombreux travaux. Cependant, il apparaît que la faible dilatation des remplissages tardiglaciaires d’altitude a entraîné un palimpseste d’occupations chrono-culturelles diachroniques pour la plupart d’entre eux. Nous proposons donc une description actualisée de ces gisements. L’étude archéozoologique, articulée autour de deux séries inédites met en évidence que les différents ensembles osseux de marmottes sont affectés par une conservation différentielle. Il ressort également que la marmotte a fait l’objet d’un important travail de boucherie sans doute lié à une exportation de matières carnées et de fourrure. La plupart des sites correspondent à des stations à occupations de courte durée, spécialisées dans la transformation de la marmotte. Cette activité, en accord avec les données paléoenvironnementales tardiglaciaires, s’inscrit en tant que stratégie spécifique d’exploitation d’un milieu d’altitude situé au-dessus de la limite supérieure de la forêt. Par analogie avec les sites de plus basse altitude montrant une relative stabilité diachronique des pratiques cynégétiques, il est possible d’envisager une continuité de l’exploitation de la marmotte dans les gisements du Vercors au Tardiglaciaire, en dépit des problèmes de palimpsestes d’occupations. La marmotte a sans doute été l’objet de chasses spécialisées saisonnières intervenant à la fin de l’été et/ou au début de l’automne. Nous évoquons enfin, les relations économiques entre secteur d’altitude et zones de piémont, ainsi que la possibilité de traitements différentiels de la marmotte d’origine culturelle.