La légende noire des surdoués, suite et fin

Résumé Fr En

Depuis de longues années, l’idée selon laquelle les enfants et adultes à haut quotient intellectuel (HQI) seraient particulièrement à risque d’échec scolaire ou de troubles psychologiques tourne en boucle dans les médias, un phénomène que nous avons décrit et surnommé « La légende noire des surdoués » (Ramus & Gauvrit, 2017). Dans cet article, nous rappelons tout d’abord les connaissances scientifiques sur l’intelligence et ses corrélats, qui rendent cette idée fort peu plausible. Puis nous détaillons cinq études que nous avons menées pour tester cette hypothèse de la manière la plus directe possible, y compris en France. Les résultats de nos travaux sont sans ambiguïté : les enfants à haut QI ont de bien meilleurs résultats scolaires que les autres, et ils n’ont pas plus de symptômes psychologiques ; les adultes à haut QI n’ont pas plus de troubles mentaux que les autres, et parfois moins. Nous concluons que la légende noire des surdoués est scientifiquement indéfendable.

For many years, the idea that children and adults with high intelligence quotient (HQI) are particularly at risk of academic failure or psychological disorders has been circulating in the media, a phenomenon that we have described and dubbed “La légende noire des surdoués” (Ramus & Gauvrit, 2017). In this article, we first recall the scientific knowledge about intelligence and its correlates, which make this idea very implausible. Then we detail five studies that we conducted to test this hypothesis in the most direct way possible, including in France. The results of our work are unambiguous: children with high IQs perform much better in school than others, and they do not have more psychological symptoms; adults with high IQs have no more mental disorders than others, and sometimes less. We conclude that the black legend of the gifted is scientifically indefensible.