La lutte contre le harcèlement de rue et les (nouveaux) indésirables des espaces publics

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2021

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Marylène Lieber, « La lutte contre le harcèlement de rue et les (nouveaux) indésirables des espaces publics », Déviance et Société, ID : 10670/1.fu5ejt


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Les mobilisations contre le harcèlement de rue et la réception favorable récente des pouvoirs publics de ces revendications pourtant anciennes engagent à réfléchir à la façon dont les violences envers les femmes dans les espaces publics ont été conceptualisées durant les dernières décennies. En prenant l’exemple de Paris, cet article entend souligner la façon dont la sécurité des femmes, en sortant de l’invisibilité et de la naturalisation dans laquelle cette question a longtemps été maintenue, s’intègre aujourd’hui dans un paradigme renouvelé des espaces publics qui se doivent d’être propres et dégagés de populations considérées comme indésirables. En adoptant une perspective intersectionnelle, il fait le lien entre la réception favorable de ces politiques sensibles au genre et le processus plus général de gentrification des espaces publics.

Mobilisations against street harassment and the recent favourable public reception of these long-standing claims need to be thought through in relation to the various ways gender violence in public space has been conceptualised during the last decades. Taking Paris as an example, this article emphasizes the fact that women’s safety, while long invisible and naturalised, is now thought of in relation to a new paradigm about public space, which needs to be proper and freed from populations considered undesirable. Taking an intersectional perspective, it underlines the link between such a favourable reception of gendered policies and larger gentrification processes.

Die Mobilmachung gegen sexuelle Belästigung im öffentlichen Raum und die aktuelle begrüßenswerte Aufnahme dieser gleichwohl alten Forderungen seitens der Behörden geben Anlass, darüber nachzudenken, auf welche Weise mit Gewalt gegen Frauen im öffentlichen Raum in den vergangenen Jahrzehnten umgegangen wurde. Am Beispiel von Paris möchte der Beitrag die Art und Weise unterstreichen, wie die Sicherheit von Frauen, lange Zeit unbeachtet und als gegeben angesehen, heute in ein neues Paradigma des öffentlichen Raumes integriert wird, in welchem dieser bereinigt und frei ist von als unerwünscht geltenden Bevölkerungsgruppen. Durch die Übernahme einer intersektionellen Perspektive wird eine Verbindung zwischen einer gewünschten Übernahme einer geschlechtsspezifischen Politik und dem allgemeinen Prozess der Gentrifizierung öffentlicher Räume hergestellt.

Las movilizaciones contra el acoso callejero y la reciente acogida favorable por las autoridades públicas de estas exigencias (aunque antiguas), nos llevan a reflexionar sobre la forma en que se ha conceptualizado la violencia contra las mujeres en los espacios públicos en las últimas décadas. Tomando el ejemplo de París, este artículo pretende subrayar la forma en que la seguridad de las mujeres, al salir de la invisibilidad y naturalización en que se mantenía desde hace tiempo, encaja hoy en un renovado paradigma de espacios públicos que deben estar limpios y libres de poblaciones consideradas indeseables. Al adoptar una perspectiva interdisciplinar, establece el vínculo entre la recepción favorable de estas políticas sensibles al género y el proceso más general de gentrificación de los espacios públicos.

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