La guerre : quand la paix regarde la violence

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La guerre en tant qu’institution juridique est destinée à contenir la violence au principe de toute société (R. Girard). D’où un encadrement juridique séculaire depuis les germes de la doctrine de la guerre juste semés par St Augustin jusqu’à la consécration dans la Charte de l’ONU d’un droit déclarant la guerre à la guerre, interdisant tout recours à la force, en passant par la « guerre duel », ritualisée pour endiguer la dérive vers les extrêmes induite par le désir mimétique, la « guerre procès », où le respect de la procédure l’emporte sur la juste cause, la « guerre de cabinet » et la « guerre d’équilibre » décidées souverainement par le Prince, la « guerre factuelle » relevant de l’ordre du Fait, enfin la « guerre totale » où tout ce qui relève de l’adversaire est considéré « ennemi ».Ainsi s’est perdue la distinction classique entre un droit de la guerre ( jus ad bellum) et un droit dans la guerre ( jus in bello), le premier devenu jus contra bellum, le second droit humanitaire sous l’emprise des droits de l’homme : Privés du rempart de cette dernière civilité qu’était la guerre, nous ne connaissons désormais qu’une distinction binaire entre paix et violence.

War as a legal institution aims at containing violence which lies at the root of culture (R. Girard). This is why the laws of war have historically regulated the entry into war as well as belligerent behaviour within hostilities ever since the early contribution of St Augustine initiating the medieval just war doctrine, until changes of paradigm in modern war theory entailed the decline of the former. War would successively be considered as a duel tied up by ritual to oppose to mimetic rivalry, a lawsuit submitted to procedural rules, a Prince prerogative or a means to balance power between Sovereigns, then as a simple fact, finally as a global phenomenon ( total war) in which every person and goods of the adverse belligerant is deemed to be enemy. With the UN Charter war became outlaw as is every resort to force, entailing the desintegration of both the classical jus ad bellum (ruling the entry into war) and jus in bello (ruling the conduct within war). The former is now replaced by a jus contra bellum and the latter by the so-called humanitarian Law (under the influence of Human rights) ; since war as a kind of last civility seems to be lost, only peace and violence remain.