1 octobre 2020
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Florence Gétreau, « Carmontelle's Portraits of Musicians », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.fvsphe
Les chercheurs ayant travaillé sur le célèbre dessinateur Carmontelle ces dernières années se sont souvent penchés sur son « jardin d’illusions ». Mais que pouvaient y entendre ses visiteurs ? Comment ont-ils utilisé ce jardin pour leurs loisirs musicaux ? Ses portraits de musiciens – une soixantaine en tout, nous aide à reconstituer le paysage sonore du Jardin de Monceau (et d’autre jardins parisiens). Une bonne moitié de ces musiciens sont portraiturés près d’une arcade ouvrant sur un parc ; une dizaine est placée sur une terrasse entourée d’arbres ; et une autre dizaine au moins est placée dans un coin ou au milieu d’un jardin et parfois d’une forêt. Seuls trois sont dans un intérieur. Quatre de ces musiciens sont des compositeurs (Jean-Philippe Rameau ; Egidio Duni, Pierre-Alexandre Monsigny, Josef Kohaut), trois sont des chanteuses professionnelles (Sophie Arnould, Marie-Jeanne Fesch called Mlle Chevalier, Regina Valentini Mingotti), onze sont des instrumentistes professionnels montrés individuellement ou en groupe (la famille Mozart ; les trois filles du compositeur Jean-Nicolas Pancrace Royer ; Jean-Pierre Duport avec Ignace Prover, Pierre Vachon et Jean-Aimé Vernier). Mais la grande majorité est constituée par des amateurs jouant avant tout du clavecin, de la harpe à pédales, du violon ou de la guitare, et plus rarement du quinton, vielle à roue, musette, tambourin de Provence et galoubet voire cor de chasse, tous instruments de divertissement de l’aristocratie, ce qui explique l’absence de l’orgue de chambre, clarinette, basson et serpent, trompette et trombone, contrebasse, timbales et tambours militaires. Ces portraits montrent combien la musique a contribué à la vie de la famille d’Orléans dans ses diverses résidences en en donnant en quelque sorte leur quatrième dimension.