1 juillet 2022
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Mathilde Vignau et al., « Labellisation culturelle et marketing territorial : entre transformations urbaines, contestations et inégalités socio-spatiales. », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.fw2jd4
En 2013, la ville de Marseille, associée à plus de 90 autres communes bucco-rhodaniennes, organise l’année Capitale Européenne de la Culture (CEC). Cet événement culturel de grande ampleur implique de nombreux acteurs économiques, politiques ou culturels et permet à la cité phocéenne de rompre avec un cycle de crises qui l’ont profondément affectée. Face à Lyon, Toulouse et Bordeaux, des villes plus riches et autrement mieux dotées en infrastructures culturelles et créatives, le territoire Marseille-Provence (créé ex-nihilo pour l’événement) et les organisateurs en charge de la candidature convainquent le jury européen qui leur attribue le titre de CEC en septembre 2008. L’ambition du présent article est d’analyser cet exemple au regard de deux stratégies territoriales spécifiques que sont d’une part, la labellisation culturelle et d’autre part, le marketing territorial. En effet, pendant toutes les phases du grand événement Marseille-Provence 2013 (MP 2013), ces deux stratégies ont entretenu des liens étroits qui ont pu être exacerbés par la mobilisation de différents outils issus du marketing et de la communication. Or, ces deux stratégies territoriales ont induit de multiples effets (économiques, morphologiques, sociaux) dont les répercutions ne sont pas toujours heureuses au regard des objectifs initiaux. À travers cette contribution et en mobilisant plusieurs méthodes scientifiques telles qu’une revue de presse quotidienne régionale et des entretiens semi-directifs, il s’agit donc d’étudier les transformations et les contestations urbaines qui découlent des stratégies de labellisation culturelle et de marketing territorial. Le terrain privilégié est celui de la ville de Marseille, longtemps caractérisée par l’inertie, l’insalubrité ou la délinquance et dont les nombreuses difficultés peuvent être exacerbées par ces politiques d’aménagement du territoire.