17 juin 2016
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Frédéric Naudon, « La catalyse profane : une piste pour réussir l'interdisciplinarité et la transdisciplinarité ? », HAL-SHS : sciences de l'information, de la communication et des bibliothèques, ID : 10670/1.fwg9zm
En faisant le constat que la vulgarisation est née à l'initiative des chercheurs et non à la demande du public, l'anthropologue des sciences Baudouin Jurdant a eu l'idée d'explorer quels pouvaient bien être les effets de la vulgarisation scientifique sur les chercheurs eux-mêmes. Il affirme qu'en concevant de nouvelles façons de décrire son objet d'études pour le partager avec un public profane, un chercheur – ou plus généralement un « sachant » – pouvait y gagner une vision « plus profonde ou plus complète » de son propre domaine de compétence. Nous proposons dans cet article de revenir sur les « effets » de la vulgarisation et de définir les conditions de leur émergence. Puis, nous tenterons de montrer que les mécanismes en jeu dans ce que nous appellerons la « catalyse profane », dont les effets de la vulgarisation sont une des modalités, représentent à la fois une source de motivation pour amener des spécialistes de divers domaines à dialoguer, et une ressource créative pour chacun d'entre eux. Les rencontres « aux frontières des disciplines » pourraient avoir lieu dans des « camps de base », à la fois séjours ponctuels pour chaque chercheur et « monde permanent » pour relever le « défi de la globalité ». Enfin, dans la dernière partie, nous proposons d'explorer dans quelle mesure des « camps de base transdisciplinaires » constitueraient des interfaces science-société pertinentes pour instaurer un véritable dialogue entre scientifiques et citoyens « face au développement accéléré et envahissant des technosciences ».