2016
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[VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 16 no. 1 (2016)
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Stéphane Cartier et al., « Parasismique, oser éprouver l’acceptabilité sociale », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.fxknbb
La confrontation aux risques naturels provoque une réorganisation sociale constante. L’acceptation de la menace et l’acceptabilité des solutions pour réduire la vulnérabilité évoluent avec les connaissances des phénomènes et le consentement collectif à la contrainte. En France, l’importance de l’engagement étatique face aux risques naturels dissuade d’en interroger l’acceptabilité collective. La protection parasismique de l’habitat impose un zonage de l’aléa sismique pour graduer les contraintes architecturales selon la probabilité de secousses. La révision probabiliste de ce zonage est l’occasion d’interroger sa doctrine et sa matrice scientifique pour comprendre les choix réglementaires opérés par les experts et les pouvoirs publics. En contraste, l’enquête sociologique REVDOU effectuée en 2011 à Salon-de-Provence, Albertville, Mulhouse et Tarbes, sur la protection parasismique par les propriétaires, constructeurs et administrations montre comment l’acceptabilité du risque varie selon le consensus local autour de l’organisation des solutions préventives. Pour ces quatre situations de sismicité moyenne, le renouvellement du zonage sismique réglementaire réinterroge les relations autour du contrôle collectif de la solidité des constructions. L’article montre l’écart entre conception probabiliste de l’aléa à l’origine de la réglementation et l’acceptabilité locale du risque sismique et des contraintes professionnelles entre acteurs pour diminuer un danger invisible.