2005
Cairn
Houria Abdelouahed, « La tactilité d'une parole. Le pervers et la substance », Cliniques méditerranéennes, ID : 10670/1.g1swaa
Si le névrosé fait appel à la négation comme forme voilée de la parole inconsciente, le pervers recourt au désaveu qui lui permet de présenter une nomenclature érotique nue. Cette nudité est celle de la substance dans la parole du pervers, une substance qui touche. La tactilité de cette parole annule la distance détruisant ainsi ce qui fonde la parole comme parole. La parole du pervers atteste de l’exclusion du père en tant que principe séparateur au profit de la « glorieuse mère orale ». Et si des auteurs ont attiré l’attention sur le fait que le pervers parle raisonnablement de l’excès et de « la déraison du désir », il faut ajouter que toute sa logique discursive est ce qui sert à dire la défaillance de ce qui soutient la structure langagière, à savoir l’interdit d’inceste. C’est la sexualité qui se trouve ainsi bannie car cette dernière va de pair avec l’assomption de la castration en tant que négatif au fond et fondement de toute parole.