2009
Cairn
Agnès Le Pallec et al., « Distance entre productions didactiques et pratiques compétitives : un exemple en didactique du tennis », Movement & Sport Sciences, ID : 10670/1.g1u6pf
L’article propose une méthodologie permettant de comparer des productions didactiques formalisées à des pratiques compétitives, dans le but de contribuer à la constitution d’un « savoir de référence ». Pour l’exemple choisi, le tennis, cette recherche consiste à confronter des référentiels de formation aux prestations de joueurs compétiteurs à différents niveaux d’expertise. Elle est centrée sur l’orientation stratégique du joueur, selon la bipolarité rupture vs continuité. La recherche fait l’hypothèse qu’il existe un décalage de type réducteur entre les conceptions d’auteurs et les productions de joueurs. Plus précisément, les conceptions diffèrent, voire se contredisent, parce qu’elles privilégient chacune, une logique particulière, simplificatrice du réel. Cette méthodologie analyse d’abord le contenu des écrits. Elle permet d’inscrire chaque production didactique dans une modélisation intégrant toutes les possibilités théoriques. Les logiques dominantes, préconisant de débuter par le jeu de continuité, sont évaluées dans un deuxième temps, par l’observation directe et systématique de plus de 62000 points joués, chez 564 compétiteurs répartis sur l’échelle de l’expertise. L’analyse de ces données empiriques met en évidence des constantes et des différences entre les deux sexes. Pour toutes les catégories, le jeu de rupture est deux fois plus fréquent que celui de continuité. Chez les hommes, l’évolution de l’expertise s’accompagne d’une tendance vers un jeu de rupture plus rapide, tendance non mise en évidence chez les femmes adultes. Il existe par conséquent, un décalage de type réducteur entre les logiques dominantes favorisant la continuité et les pratiques compétitives de référence.