Langue et représentation

Fiche du document

Date

1 avril 2003

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licence

info:eu-repo/semantics/OpenAccess



Citer ce document

Hajasoa Picard, « Langue et représentation », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.g1yd3i


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr

Mes recherches en linguistique malgache et mon travail d'enseignante m'ont donné l'occasion de réfléchir sur les interactions qui existent entre la structure d'une langue, et la représentation du monde qui se dit à travers elle. Comment structure de la langue et représentation du monde interfèrent-elles ? A titre d'exemple, j'ai coutume de commencer mon cours de malgache à l'usage de mes étudiants francophones en leur disant que Descartes aurait été bien en peine de penser sa problématique et surtout sa métaphysique dans les termes qui sont les siens, s'il était né à Madagascar ... Que deviendrait en effet le fameux « Je pense, donc je suis » dans une langue où le verbe être n'existe pas ? Autre exemple, que je soumets de la même manière à mes étudiants francophones Soir la phrase: « Le chat mange la souris dans la cour». On peut imaginer en français qu'en dehors du groupe nominal« le chat», c'est le groupe nominal« la souris» qui est apte à occuper la fonction sujet au terme d'une transformation dite passive, pour rendre compte de la même situation. Le patient « la souris » se retrouve alors en position de sujet, le verbe actif« mange » devient le verbe passif« est mangée » et le sujet agent devient complément d' ag ent « par le chat ,,. Mais peur-on imaginer en français que le syntagme« dans la cour» puisse devenir d'une façon ou d'une autre le sujet du verbe « manger » pour exprimer la même situation ? Non. En malgache, cela est parfaitement possible : « Ihinanan' ny saka ny voalavo ao an-dakoro >> / manger+voix circonstancielle + défini + char/défini/souris/là/dans + cour/, que l'on traduit faute de mieux en français par: « C'est dans la cour que le chat mange la souris». Ici, dans la phrase malgache, c'est une circonstance qui est placée en position de sujet, et le verbe est à la voix circonstancielle. La langue malgache n'a donc pas retenu le verbe être pour exprimer l'état, par contre, elle multiplie les solutions diathétiques (ou voix grammaticales) pour pouvoir placer, selon

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en