26 octobre 2009
Frédéric Alpi, « Les élections épiscopales en Orient sous Sévère d'Antioche (512-518) », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.g2ah19
La correspondance de Sévère d'Antioche éclaire les nomi-nations épiscopales dans le diocèse d'Orient entre 512 et 518. En Syrie Ire, Sévère prépare ainsi de haute main la succession sur le siège d'Anasartha, agissant lui-même en qualité de métropolite, et cette intervention révèle une législation d'Anastase qui anticipe de 15 à 20 ans les dispositions qui seront ensuite arrêtées par Justinien (Corpus iuris ciuilis et Novelles). Il enjoint à Solon de Séleucie de la suivre lui-même strictement dans sa province d'Isaurie. En Phénicie Ire ou en Cilicie IIe, le patriarche se montre également très soucieux de la respecter, à Antarados et à Rhosos, sièges où sa juridiction ne s'exerce pas directement, mais qu'il entend contrôler avec l'accord de l'empereur, voire au détriment de l'autorité métropolitaine de Tyr et d'Anazarbe. Sur le siège d'Apamée, métropole de Syrie IIe, une succession difficile marque cependant les limites et les grippages que cette procédure peut rencontrer au niveau provincial. On voit, par ailleurs, le conflit christologique en cours déterminer le choix des impétrants, mais aussi intervenir des considérations régionales et locales. Le rôle des notables apparaît non seulement institutionnalisé mais bien souvent décisif, d'autant que s'exercent des pressions de la part de provinciaux syriens qui ont pu faire carrière à la cour ou dans l'administration (comme Marinos d'Apamée).