Regard d’un philosophe : La beauté, disparition fatale d’une valeur immémoriale

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Même si elle n’a été pensée comme telle que dans le contexte de certaines cultures, la beauté est une valeur présente universellement, au moins de manière implicite. Or, le monde contemporain, largement unifié par la mondialisation, assiste à la disparition, voire à la destruction de cette valeur dans ses cinq domaines d’existence : la nature, la technique et la construction, l’art et le corps humain. Plusieurs causes conjuguées peuvent expliquer une telle révolution : la perception de la beauté comme une valeur limitative face à un désir de liberté illimitée, la puissance de la techno-économie qui transforme la totalité du réel en marchandises et travaille désormais à satisfaire les pulsions aux dépens de la sublimation sans laquelle la beauté est impossible.

Even though it has not been thought of as such in the context of certain cultures, beauty is a value that is universally present, at least implicitly. Yet, the present-day world, largely unified by globalisation, is witnessing the disappearance, destruction even, of this value in the five domains of its existence: nature, technology and construction, art and the human body. Several combined causes can explain such a revolution: the perception of beauty as a restrictive value in the face of a desire for unlimited liberty, the power of the techno-economy that transforms the entirety of the real into merchandise, working henceforth to satisfy compulsions at the cost of sublimation, without which beauty is impossible.