Qu'est-il permis d'espérer d'une médecine fondée sur les preuves ?

Fiche du document

Date

21 septembre 2021

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licences

http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/ , info:eu-repo/semantics/OpenAccess




Citer ce document

Charles Midol, « Qu'est-il permis d'espérer d'une médecine fondée sur les preuves ? », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.g3uzvo


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

Imparfaite traduction d’Evidence-based medecine, la médecine fondée sur les preuves est devenue depuis la seconde moitié du XXe siècle le paradigme de la médecine scientifique. La méthodologie de la preuve statistique guide le clinicien vers la meilleure décision thérapeutique mais ne constitue pas une justification éthique de l’action. Qu’est-ce qu’une preuve et dans quelle mesure emporte-t-elle l’adhésion du médecin ? Ce travail, au croisement entre épistémologie et éthique, pose un regard critique sur notre pratique médicale. En s’intéressant d’abord aux racines de cette discipline, nous soulignons sa proximité avec les statistiques et son recours à la quantification comme moyen de preuve. En continuité et en rupture avec la médecine expérimentale de Claude Bernard, sans nier les propriétés spécifiques du vivant, la médecine fondée sur les preuves s’érige en paradigme de la scientificité médicale. Appréhendant la complexité de l’homme à l’échelle de la population, elle offre un nouvel éclairage sur le déterminisme de la maladie. À la recherche d’un modèle éthique capable de contenir et de guider les progrès constants de la thérapeutique, nous montrons en quoi l’utilitarisme, à travers un fécond chevauchement entre utilité et moralité, semble répondre avec souplesse aux problèmes soulevés. Cependant, son incapacité à gérer l’incertitude et son indigente définition de l’individu nous invitent à élargir la réflexion avec la notion de responsabilité morale. Le passage de l’utile au vrai confère à la médecine scientificité et efficacité. La quantification est autant un moyen de preuve que de validation du modèle. Mais qu’ignore-t-on en se consacrant uniquement à une médecine de l’utile et du nombrable ? Les limites du paradigme de l’utilité médicale s’affichent à travers de multiples tentatives de réduction. La notion d’incommensurable et la complexité de la définition de la santé défendues par Gadamer, la critique de la modélisation chez Merleau-Ponty dessinent les limites de la médecine quantitative. Comment rester fidèle à la vérité sans abandonner l’efficacité de la pratique soignante ? Comment bâtir une médecine scientifique sans occulter sa dimension anthropologique ?

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en