Les particularités économiques de l’Esport : modèles, écosystème et mécanismes

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11 juin 2020

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William de Moor et al., « Les particularités économiques de l’Esport : modèles, écosystème et mécanismes », HAL-SHS : sciences de l'éducation, ID : 10670/1.g49mpa


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L’esport est une discipline sportive qui rassemble depuis ces dernières années de plus en plus de pratiquants et de compétitions professionnelles . Les enjeux économiques associées à ces compétitions s’avèrent ainsi toujours plus élevés (7.3 millions de consommateurs d’esport l’année dernière selon le baromètre France Esports 2019 et des audiences de plus en plus élevées pour les compétitions ). Pourtant encore trop peu de recherches s’intéressent à la structuration économique de ce secteur d’activité et sa compréhension par le monde académique s’avère pour le moment limitée. Cette présentation a pour but de combler ce vide théorique. Elle tente notamment d’identifier les différents modèles économiques des clubs esportifs. Une attention particulière est accordée à la description de leur écosystème en identifiant leurs parties prenantes (Mitchell, Agle & Wood, 1997 ; Senaux, 2004). Pour y parvenir sans être limité par les trop rares publications portant directement sur l’esport, cette recherche raisonne en analogie avec un secteur d’activité mieux connu du monde académique : celui du sport professionnel.L’analyse des sources de revenus des clubs sportifs permet notamment de différencier deux types de modèles économiques en vigueur dans le football professionnel européen (Andreff et Staudohar 2000). Il est toutefois légitime de se demander si ces modèles sont transposables dans le contexte esportif. D’autres particularités constitutives du sport professionnel (Neale, 1964) pourraient également permettre d’éclairer le fonctionnement de l’écosystème esportif. Ainsi, la notion de course à l’armement, conséquence d’une logique de maximisation des victoires des clubs européens (Sloane, 1969) éclaire le comportement de nombreux clubs de football, investissant toujours plus en talent (Andreff, 2002). Ce type de comportement s’applique-t-il lui-aussi aux équipes esportives ?Afin de répondre à ces questions et de mieux appréhender le milieu esportif, six entretiens semi-directifs ont été menés avec différents acteurs de ce milieu : agents de joueurs, responsables marketing et communication ou directeurs sportitfs de structures , et dirigeants de société organisatrices d’événements. Cet échantillonnage a permis de collecter des données qui ont ensuite été retranscrites puis codées. Mis en perspectives avec des données secondaires récoltées sur l’écosystème du football professionnel, ces entretiens permettent de mieux appréhender l’organisation de l’écosystème esportif. Malgré l’hétérogénéité de ce secteur d’activité et la diversité des jeux vidéo et des formats de compétition associés, seuls deux modèles économiques émergent des résultats de cette recherche. Le premier est relatif aux organisations embryonnaires. Ces dernières se distinguent des grosses structures par une base de fans plus petite et en construction, des revenus plus modestes et une présence dans des compétitions moins prestigieuses. Ces structures sont souvent jeunes et en plein développement, avec des revenus provenant pour la quasi-totalité des levées de fonds. Le second correspond aux grosses structures esportives participant aux compétions les plus populaires, avec des revenus plus élevés provenant également pour la majorité de levées de fonds, mais avec un sponsoring bien plus développé apportant une importante source de revenus, et un merchandising et des revenus médias en hausse. Malgré leurs différences, ces deux modèles économiques partagent néanmoins la même source de revenus principale : la levée de fonds. Ainsi les résultats démontrent le rôle de l’endettement dans le développement des clubs esportifs. Le phénomène de course à l’armement observé dans le sport professionnel, se retrouve ainsi dans le secteur de l’esport. La course au talent entre équipes incite à proposer aux joueurs des niveaux de rémunérations très éloignés de leur productivité marginale. La confrontation des modèles existants, opposant ligues fermées et ouvertes, permettra notamment d’identifier des outils freinant la course à l’armement des équipes esportives.

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