Quelles consciences du passé pour les Khmers ?

Résumé Fr

Si de nombreux travaux n’ont pas manqué de se pencher sur les perceptions du passé dans le monde khmer, comme nous le rappelions dans l’appel à communications du colloque dont ce volume récolte en partie les fruits, force est de constater qu’ils les décrivent bien souvent en termes de manque. Plusieurs éléments ont pu être mobilisés en ce sens. La langue khmère n'utilisant guère de marqueurs de temps clairement identifiables, la perception de la durée en serait affectée . Quand d’aucuns reconnaissent « la qualité de la mémoire historique » des « Khmers angkoriens », c’est dans le même temps pour souligner les lacunes de « leurs descendants », les Khmers post-angkoriens . La faible véridicité des documents narratifs tardifs et leur rareté connoteraient ainsi une conscience historique amoindrie . La conscience généalogique chancelante des villageois, entretenue par des cultes chthoniens les rattachant à un ancêtre fondateur mythique signerait une lacune mnésique, renforcée par l’éternel retour de la mort-renaissance du cycle karmique . Il n'est pas jusqu'à l'image hyperbolique d'Angkor dans la conscience des Khmers, ce « fardeau de l'histoire », qui n'ait été décrite comme résultant d'une intervention étrangère, française en l'occurrence . La valeur de ces travaux, pour beaucoup d’entre eux remarquables, tient à leur caractère pionnier dans l'identification d'un rapport spécifique au passé.

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