Tirer parti de l’ordre établi ? : Les socialisations politiques au travail dans un hôtel de luxe

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2019

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Amélie Beaumont, « Tirer parti de l’ordre établi ? : Les socialisations politiques au travail dans un hôtel de luxe », Politix, ID : 10670/1.g6pxf7


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À partir d’une ethnographie d’un hôtel de luxe et de ses employés, cet article contribue à l’étude de la place du travail dans la formation du rapport au politique. J’analyse deux matrices de socialisation repérées sur ce terrain. La première, puissante, prend racine dans l’organisation du travail et des carrières : l’attachement au fonctionnement traditionnel du secteur imprime chez les employés des dispositions conservatrices de l’ordre établi. Ces visions du monde, profondément intériorisées, sont cependant peu converties en prises de position politiques explicites. La seconde matrice est issue du travail de politisation du rapport salarial par le syndicat. Le sentiment de vulnérabilité des employés face aux changements imposés par la direction les conduit à soutenir la CGT locale, malgré leur réticence vis-à-vis des syndicats. Mais les opinions politiques contestataires défendues par la section entrent en conflit avec les dispositions entretenues par la première matrice. L’influence respective de ces deux socialisations dépend finalement du contexte de travail et des trajectoires antérieures des employés, générant des oppositions entre salariés mais aussi des tensions à l’échelle individuelle.

Based on an ethnographic study of a luxury hotel and its employees, this article contributes to the study of the workplace in the formation of the relationship to politics. I analyze two socialization matrices identified in this fieldwork. The first one is powerful and rooted in work and career organization: the attachment to the traditional functioning of the sector imbues employees with the conservative dispositions of the established order. These deeply internalized worldviews, however, are rarely converted into explicit political positions. The second matrix is the result of the union’s work to politicize employment relations. Employees’ sense of vulnerability to changes imposed by management leads them to support the local union, despite their reluctance to join the unions. But the contesting political opinions defended by the union conflict with the dispositions maintained by the first matrix. The respective influence of these two socializations ultimately depends on the work context and employees’ previous trajectories, generating opposition between workers but also tensions at the individual level.

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