8 août 2016
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Julien Jeandesboz, « Interroger la « vie sociale des méthodes » dans les approches critiques de la sécurité : expertise et enquête sur les questions de sécurité européenne », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10.4000/conflits.19276
Une promiscuité grandissante s’installe entre les chercheurs d’une part, les experts, les bureaucraties privées et publiques impliquées dans la conduite des politiques de sécurité de l’Union européenne (UE) d’autre part. Dans le cadre de la mise en perspective plus générale des discussions sur la méthodologie parmi les approches critiques de la sécurité proposée par le numéro, cet article tire profit de l’appropriation de la « vie sociale des méthodes » par les études critiques de sécurité pour ouvrir deux chantiers de réflexion imbriqués. Le premier interroge la promiscuité et l’enrôlement des chercheurs en sciences humaines, politiques et sociales dans les politiques européennes de sécurité non pas seulement comme limite des recherches ainsi menées, mais comme méthode spécifique d’accès et d’analyse. C’est ici plus précisément l’identification du chercheur comme « expert » à divers titres par les agents des arènes gouvernementales européennes qui est en discussion, et l’expertise comme méthode de recherche, entendue comme méthode d’accès spécifique et d’analyse. Le second chantier ouvert dans cet article consiste donc à interroger, plutôt qu’à adopter sans réserves, l’appropriation de la « vie sociale des méthodes » dans la recherche critique sur la sécurité. Cette appropriation se doit en particulier d’éviter de discourir sur et de la méthode en tant que telle, et traiter des méthodes au concret.