La Passion du pape Alexandre, entre le latin, le grec et le syriaque

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15 juin 2023

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Cécile Lanéry, « La Passion du pape Alexandre, entre le latin, le grec et le syriaque », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.g8pcvq


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Résumé Fr

En latin, le dossier hagiographique du pape Alexandre est composé de plusieurs textes, ou Passions, consacrées au récit de son martyre. Le plus connu de ces textes est une légende romaine, composée au cours du VIIe s. Elle relatait en détail le martyre des saints Alexandre, Évence et Théodule, que l’on vénérait dans un sanctuaire de Ficulea, au nord-est de Rome. L’hagiographe qui la composa se plut à identifier le martyr Alexandre de Ficulea au pape homonyme du deuxième siècle (Alexandre Ier, ca. 106-115) ; il lui associa d’autres saints romains (Hermès, Quirin et Balbine), et il forgea un récit riche en péripéties, qui connut une grande postérité dans les manuscrits latins. Cette "Legenda maior", tout à fait représentative des « Passions épiques » produites à la fin de l’Antiquité et au début du Moyen Âge, fut elle-même traduite en grec, au cours du Moyen Âge. Rien, dans la langue ou la narration de l’hagiographe latin, n’aurait donc laissé soupçonner qu’il utilisait lui-même un canevas oriental. L’étude de trois autres Passions latines d’Alexandre, bien plus rares, plus brèves, et plus anciennes que cette "Legenda maior", fait cependant apparaître que la Passion du VIIe s. résulta en fait de l’acculturation romaine d’une légende grecque, consacrée à deux martyrs inconnus, Alexandre et Théodule, qui n’avaient absolument rien à voir, ni avec les martyrs de Ficulea, ni avec le pape Alexandre. Cette légende grecque ne nous est pas parvenue ; il n’en subsiste aucun manuscrit, ni aucune trace en grec. Mais son existence tardo-antique peut se déduire des différentes traductions, en partie inédites, et très largement méconnues, qu’elle inspira dès le Ve s., en syriaque et en latin. C’est le remaniement romain de l’une de ces traductions latines qui engendra la "Legenda maior" du pape Alexandre. Et le succès de cette récriture romaine fit qu’on oublia complètement les traductions tardo-antiques qui l’avaient précédée.

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