"Je me deus? non, mais dont je suis bien aise." Les figures de correction dans "Les Amours" de Ronsard

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Cette étude s'intéressera à une figure plus marginale que les figures reines – métaphore, hyperbole, oxymore ou périphrase – du recueil, mais que Muret dans son commentaire relève et nomme une fois dans le sonnet 174 (vers 7-8) : « Je me deus ? non.) Cette figure est nommée par les Grecs [epanorthosis] : Les François la peuvent nommer, Correction. ». La figure de correction n'est pas distinguée au XVIe siècle de l'épanorthose : entre figure de mot et figure de pensée, elocutio et inventio, elle recouvre une variété de configurations et d'effets dont on donnera un aperçu dans Les Amours de Ronsard. Cette étude proposera ainsi un double parcours : d'une part des emplois de certains opérateurs privilégiés de cette figure comme « non » ; d'autre part de quelques configurations syntaxiques et rhétoriques dont le fonctionnement repose sur une opposition dialectique et dynamique entre négation et affirmation renforcée. Elle s'efforcera de montrer à la fois comment cette figure participe dans Les Amours de Cassandre de l'appropriation d'un motif pétrarquien et pétrarquiste ; et comment elle s'inscrit dans une poétique de l'energeia, qui allie l'expression dynamique de l'intensité à une mise en scène de la parole du poète.

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