Pourquoi la sémiotique s’intéresse-t-elle à la littérature ?

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27 octobre 2023

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Roberto Pellerey, « Pourquoi la sémiotique s’intéresse-t-elle à la littérature ? », Presses universitaires de Caen, ID : 10670/1.g99s5l


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Résumé 0

La sémiotique commence à se tourner vers la littérature à partir du milieu des années soixante, sous l’impulsion des recherches narratologiques qui ont cours pendant cette période. La nouvelle discipline – la sémiologie est précisément en train de se constituer comme une science autonome – applique aux textes littéraires la méthode analytique de la linguistique structurale ; les procédés d’examen du langage sont les mêmes : il s’agit d’étudier l’organisation des formes et des matériaux linguistiques (mots, phrases, styles, expédients narratifs) présents dans le système littéraire, ainsi que les moyens par lesquels les matériaux sont sélectionnés, parmi ceux qui sont possibles dans le système, et combinés spécifiquement dans chaque récit, afin d’obtenir une narration pourvue de sens. L’extension aux textes littéraires des principes sémiologiques atteste le dynamisme de la nouvelle science, susceptible d’absorber les objets d’étude des sciences sociales, humaines et littéraires qui l’ont précédée ; c’est, en même temps, un témoignage probant, qui confirme le projet d’une sémiotique comme science générale des faits humains, culturels et sociaux : si l’on peut analyser l’objet littéraire à l’aide des instruments pourvus par la sémiologie, c’est qu’elle permet d’analyser tout fait humain, c’est qu’elle peut incarner le rêve d’une science humaine générale. Mais la sémiologie s’empare aussi du questionnement sur le sens du texte – appartient-il à l’auteur, ou bien au texte lui-même, ou encore au lecteur ? – qui est un héritage du débat post-formaliste et structuraliste. Au moment où le structuralisme se dissout, à la fin des années soixante-dix, les différentes écoles sémiotiques choisissent l’un des deux modèles interprétatifs du texte qui décrètent la disparition de l’auteur : ainsi, la centralité du texte s’affirme dans l’école greimassienne, dominante en France, tandis que la centralité du lecteur devient le dénominateur commun de l’école sémiologique italienne.

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