2016
Cairn
Chantal Georgel, « Tels quels… Les musées d’ethnographie entre illusions et idéologies… », Romantisme, ID : 10670/1.g99zb8
Aux xixe et xxe siècles, et plus particulièrement entre 1880 et 1940, se propage, à travers toute la France, l’habitude (la mode ?) de présenter, dans les musées d’ethnographie mais aussi dans ceux d’art décoratif, des reconstitutions, d’intérieurs, de métiers, d’art de vivre… Ces reconstitutions oscillent entre Révélation et leçons de choses, exhument le passé pour mieux le ressusciter ; du moins est-ce là leur justification avouée, laquelle parfait son discours en installant au centre de ces reconstitutions des mannequins, illusion du vivant supposée renforcer le lien unissant le visiteur à « son » passé, à « sa » communauté. Illusion ou contrainte ? De fait, ces reconstitutions supposées « dire » le réel et le vrai, assurent avant tout le triomphe du localisme et son cortège d’idéologies.