2012
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Georgios (Yorgos) Dimitriadis, « Affections psychosomatiques du cerveau : histoire d'un concept heuristique », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences et des techniques, ID : 10670/1.ga3447
Les affections psychosomatiques au sens classique sont extra-cérébrales. Néanmoins, il n’y aurait pas de raison, à priori, pour que des circuits du cerveau ne puissent pas être affectés par un tel processus. Ce type de processus, qui était sous-jacent dans les théories antiques sur le retentissement des passions, à travers les humeurs, sur le cerveau, a été évoqué implicitement aussi par les aliénistes Français du début du 19ème (Georget en particulier) et plus tard, au tournant du 20ème siècle, par Bleuler et surtout Jung dans ce qu’ils avançaient sur la schizophrénie. En 1959 Arieti puis plus tard divers autres auteurs ont exprimé explicitement le concept d’affection ou participation psychosomatique du cerveau. Mais en général cette notion tend à être refoulée par la montée en puissance, à partir du 17ème siècle, de l’idée que notre psyché équivaut à notre cerveau que certains auteurs (Ehrenberg, Vidal) ont appelé «le sujet cérébral ». A cause de cette « idéologie » la séparation entre la neurologie et la psychiatrie, qui était acquise depuis Georget, de nos jours tend à être à nouveau abolie. La réhabilitation du concept d’affection ou participation psychosomatique du cerveau pourrait aider à une « mise à jour » de la séparation de ces deux disciplines. A cet effet - de réhabilitation - la théorie psychanalytique et les nouvelles théories sur la neuroplasticité pourraient prêter main forte.