Désert, Eglise, île sainte. Lérins et la sanctification des îles monastiques, de l'Antiquité au Moyen Age

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2009

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Rosa Maria Dessì et al., « Désert, Eglise, île sainte. Lérins et la sanctification des îles monastiques, de l'Antiquité au Moyen Age », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.gb2ysf


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L'étude porte sur les représentations de l'île / île sainte dans l'Occident tardo-antique et médiéval. D'un réexamen des textes antiques et médiévaux relatifs à l'« île » de Lérins, il ressort que les auteurs chrétiens de l'Antiquité (fin 4e - début 5e siècle) ont en quelque sorte converti une image négative de l'insularité, en valorisant l'expérience de l'exil monastique sur les îles, puis qu'avec son Eloge du désert, Eucher a établi, vers 427-428, une équivalence entre Lérins et le désert « érémitique », ainsi qu'entre ce désert et l'Église, sur fond de forte valorisation du lieu de culte. Après un certain nombre de discussions, le plus souvent implicites, relatives à l'idée d'une sainteté attachée au lieu, c'est Césaire d'Arles (après son accession à l'épiscopat en 502) qui fait de Lérins une « île sainte » (beata et felix insula Lyrinensis). Une célébration de l'île sainte de Lérins est encore attestée à la fin du 6e siècle sous la plume du Patrice Dyname. Cette évolution doit être replacée dans un cadre général. Une première ébauche d'étude sémantique relative aux attestations du mot insula dans la littérature latine de l'Antiquité et du Moyen Âge met tout d'abord en évidence la forte polysémie du terme, renvoyant, dès l'Antiquité, à de multiples sens, concrets (parfois inattendus pour nous) et figurés. On met en évidence deux des usages récurrents du terme : l'association insula / relegatio et l'identification insulae / Ecclesiae (toujours au pluriel, notamment à partir de Jérôme, Augustin – qui impose cette lecture figurative – et Eucher – dans ses Formules, mais pas dans l'Eloge du désert où le mot insula est totalement absent – que reprennent les auteurs de l'époque carolingienne), puis insula / Ecclesia (au singulier ; le passage du pluriel au singulier est hautement significatif). Né à Lérins, le discours explicite sur l'île sainte se trouve, dans le haut Moyen Âge, réaménagé et adapté au contexte de l'érémitisme insulaire et du monachisme irlandais. À Lérins même, après un long silence, c'est à partir des 11e et 12e siècle siècles que de nouveaux textes se mettent à vanter une île monastique désormais sanctifiée par le sang des martyrs, et ensuite, à partir du milieu du 13e siècle, une île consacrée par les papes (notamment dans la réécriture de la Vie d'Honorat). Dans les derniers siècles du Moyen Âge, s'impose enfin, à Lérins, l'image d'une « île sacrée », que fixera au début du 17e siècle le moine historiographe Barralis.

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