50 ans de jeux de rôle et… 200 ans de wargaming: Aventures croisées et perspectives ludopédagogiques

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27 mars 2024

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Philippe Lépinard, « 50 ans de jeux de rôle et… 200 ans de wargaming: Aventures croisées et perspectives ludopédagogiques », HAL-SHS : sciences de l'information, de la communication et des bibliothèques, ID : 10670/1.gcgui0


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Dans le cadre du projet pédagogique et de recherche en ludopédagogie EdUTeam mené à l’Institut de Recherche en Gestion (IRG, EA 2354), nous avons déployé dans plusieurs enseignements de management et de langues des jeux de rôles (JDR) et des wargames sur table (Fournier-Noël et al., 2022 ; Lépinard, 2019). Toutefois, si les objectifs d’apprentissage sont atteints, nous souhaitons mieux agencer ces jeux s’appuyant sur une base commune particulièrement prometteuse en termes pédagogiques : l’intercréativité (David, 2015 ; Lépinard, 2023). Notre projet de recherche s’inscrit dans une recherche action canonique de type pratique et de niveau local comme définit par Privitera & Ahlgrim-Delzell (2019). Au travers de cette communication, nous souhaitons discuter des interrelations historiques entre le JDR et le wargaming afin d’identifier de possibles évolutions du projet EdUTeam mêlant de manière bénéfique les deux types de jeu. En effet, si l’année 1974 est considérée comme la naissance du JDR dans son approche contemporaine avec la publication de Dungeons & Dragons (D&D) de Gary Gygax et Dave Arneson (Livingstone & Jackson, 2023, p.52), un autre anniversaire sera fêté en 2024 : celui des 200 ans du wargaming. La date de 1824 pour la publication par Georg Heinrich Reisswitz des règles du Kriegsspiel (Bourguilleau, 2020, « L’invention » de Reisswitz le jeune) est également une référence importante puisqu’elle inscrit le wargame dans sa forme actuelle. Dans l’histoire des wargames et malgré la présence du mot « wargame » en sous-titre de la 1re édition de D&D (Pirou, 2020, p.30), l’apparition du JDR est considérée comme une rupture face aux wargames intégrant plusieurs évolutions majeures : « In these games [les JDR, NDA], players managed individual characters more so than the vast armies common in wargames, and the scope of agency of these characters encompassed far more than just conflict » (Peterson, 2012, Introduction). Malgré ces caractéristiques différenciantes plutôt explicites, la frontière entre ces deux types de jeu a toujours été perméable. Par exemple, Seeds of War prend le qualificatif de « Jeu de rôle stratégique » et se veut être l’héritier de Birthright. Ce décor de campagne d’Advanced Dungeons & Dragons publié en 1995 permet la gestion de domaines contrôlés par les personnages-joueurs (PJ) mais également des batailles massives : « The War Cards provided in this boxed set are the best method for handling large-scale combat between thousands of troops » (Baker & McComb, 1995, p.66). La gamme Pathfinder propose également un supplément semblable, Pathfinder KingMaker Adventure Path : « The Kingmaker Adventure Path includes several new rules and subsystems for players interested in taking up the scepter and crown » (Jacobs et al., 2010, p.13). Enfin, Twilight 2000, JDR se déroulant dans un monde dystopique de 3e Guerre mondiale, a progressivement évolué vers un hex-crawl depuis sa 1re version en 1984. Il propose dorénavant une représentation des combats de niveau escarmouche sur un plateau en hexagones où sont déplacés les pions (unités et PJ) à l’image des wargames de type hex & counters comme MBT. Cette fertilisation croisée permanente depuis l’apparition du JDR est pour nous une source d’inspiration pour poursuivre nos travaux au sein du projet EdUTeam.

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