Comment survivre dans un environnement durablement instable ? Une étude des entreprises opérant en Tunisie pendant la transition démocratique

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2 mai 2017

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Philippe Véry et al., « Comment survivre dans un environnement durablement instable ? Une étude des entreprises opérant en Tunisie pendant la transition démocratique », HAL-SHS : droit et gestion, ID : 10670/1.gcr267


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Les entreprises évoluent dans un monde devenu instable et violent, traversé par les révolutions démocratiques et la montée des extrémismes et du terrorisme. Cette instabilité affecte le déploiement de leurs activités ou le maintien de leurs opérations sur des territoires à l’avenirincertain. La survie de l’entreprise devient parfois l’enjeu, quand les institutions du pays d’origine s’effondrent, quand l’économie est paralysée ou quand la guerre fait rage.Cette recherche vise à comprendre comment certaines entreprises réussissent à traverser des périodes troublées, alors que d’autres peinent à s'en sortir, voire disparaissent. Plus particulièrement, nous nous intéressons aux facteurs associés àla résilience de l’entreprise. La traversée de crise requiert de l’improvisation (Weick et al., 1999), une capacité d’absorption du choc et une capacité de renouvellement (Wildavsky, 1991). La capacité d’absorption du choc consiste à mobiliser des ressources internes ou externes pour résister à l’événement perturbateur. La capacité de renouvellement consiste à trouver des solutions inédites : lancement d’activités nouvelles, révision du modèle d’affaires. Elle suppose donc la saisie ou la construction d’opportunités pour sortir de la crise.Dans cette recherche, nous analysons les discours des dirigeants quant aux difficultés rencontrées et quant à la saisie/construction d’opportunités qui ont contribué à la résilience de leur entreprise. Nous avons mené cette étude dans le contexte tunisien caractérisé par la révolution du jasmin depuis fin 2010, c’est-à-dire un soulèvement populaire pour mettre fin à la dictature et instaurer une transition démocratique. Les entreprises implantées localement ont vécu des difficultés, mais certaines ont su naviguer mieux que d’autres. Nous avons tenté d’identifier, à travers les discours, les facteurs contribuant à expliquer ces différences en matière de performance socio-économique. Notre approche est inductive, les travaux sur la résilienceayant essentiellement été consacrés à des chocs soudains et non à des crises de longue durée. Nos résultats montrent que les entreprises les plus performantes ont su saisir des opportunités d’affaires, alors que celles connaissant plus de difficultés économiques ont simplement tentéd’absorber le choc sur leur périmètre d’activité existant. Certaines opportunités sont saisies, d’autres sont construites. Au-delà des actions menées, les dirigeants d’entreprises performantes font preuve d’un comportement entrepreneurial ; certains ont la chance de constater une hausse de la demande pour leurs produits ; d’autres comptent d’abord sur eux- mêmes et leurs réseaux pour s’en sortir. Cette capacité à saisir ou construire des opportunités influence donc la résilience de leur organisation en période longue de troubles socio-politico- économiques.L’article fait état de cette recherche en examinant successivement la littérature sur la résilience face à une crise, les connaissances acquises sur la saisie ou la construction d’opportunités, la démarche de recherche empirique, les résultats obtenus, une discussion de ces résultats et uneconclusion

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