15 décembre 2021
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Camille Riedinger, « Dire silencieux, dire effectif et masque discursif », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.gd47x7
Dans la communication, tout locuteur doit choisir minutieusement la justesse dans le mot, le geste, le sourire, le regard, voire le silence. L’être-locuteur se dissimule et au-delà se protège derrière son masque discursif qui lui procure une sécurité linguistique. Alors que de nombreuses disciplines – psychologie sociale, psychanalyse et philosophie - se sont emparées de la notion du masque dans leur cadre de référence, ce concept reste aujourd’hui encore absent dans les sciences du langage. Pourtant, le jeu de substitution de masques est fondamental dans l’activité langagière. Ce jeu est si coutumier que nous ne le remarquons même plus sauf dans les situations où l’adaptation à la règle du nouveau jeu exige de nous un effort implicite. Aussi, l’objectif principal de cette thèse est-il de combler cette lacune épistémologique. Trouver un tremplin fédérateur permettant d’inclure la notion de masque dans les sciences du langage permettra de repenser l’ensemble des comportements et des choix discursifs (le silence linguistique) de l’être-locuteur dans la communication. Par ailleurs, si le masque a toujours répondu à un besoin existentiel de l’homme du fait de sa vulnérabilité alors en suivant cette piste nous pourrons dégager des angles possibles d’une interprétation inédite de la sécurité linguistique et de la vulnérabilité linguistique, notion absente dans les sciences du langage. L’approche d’un statut aussi complexe et multidimensionnel que celui de l’être-locuteur dans la communication nécessite une démarche interdisciplinaire associant la sociologie, la psychologie, la philosophie, la psychanalyse et la linguistique.