2016
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Christelle Pineau, « Vins vivants : à l’abreuvoir de la nature », Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, ID : 10670/1.gd8z2d
Un courant émergent prend place dans le paysage vitivinicole – en France notamment : celui de professionnels s’engageant dans la production et la diffusion de vins biologiques, biodynamiques, naturels. Dans ces trois démarches, différents degrés d’investissement existent et les pratiques peuvent s’interpénétrer. Mais la rhétorique reste identique, elle est fondée sur le mythe du retour à la nature, au nom du goût et de la santé. La nature des origines est ainsi recherchée et elle se voit doter de pouvoirs ontologiques. Ces vignerons entendent mettre au jour des produits épurés et limitent leurs actions directes sur la nature. Les intrants chimiques, alliés objectifs de l’immense majorité des producteurs de vin aujourd’hui dans le monde, ont, chez les Nature, le statut d’ennemi. Aux vins conventionnels corsetés par la technique et le progrès s’opposent des vins qualifiés de vivants, difficiles à apprivoiser. Ces vins et les chemins empruntés pour les élaborer côtoient le registre du sauvage.