Les nouveaux gardiens de l'Etat face à la crise : une comparaison France-États-Unis

Fiche du document

Date

22 juin 2015

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licence

info:eu-repo/semantics/OpenAccess




Citer ce document

William Genieys et al., « Les nouveaux gardiens de l'Etat face à la crise : une comparaison France-États-Unis », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.gefx4t


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr

Depuis quelques années, la sociologie de l'Etat est traversée par un débat qui porte sur la pertinence du paradigme wébérien qui est à l'origine de son développement (King, Le Gales, 2011). Différents auteurs, venus souvent de l'analyse des politiques publiques, ont contesté la propension de ce dernier à réduire l'Etat à un ensemble d'institutions nettement différenciées, dirigées par des élites autonomes dont elles assurent elles-mêmes la formation et la sélection (Badie, Birnbaum, 1979). Ils soulignent que ce paradigme n'explique pas comment un Etat réputé faible, comme les Etats-Unis, peut mettre en oeuvre des politiques fortes dans un certain nombre de secteurs d'action publique (Lieberman, 2002 ; King, Lieberman, 2009a). Ni comment les politiques publiques sont effectivement produites au sein des Etats contemporains réputés forts comme la France (Lascoumes, Legales, 2007 ; Hassenteufel, 2008). Ce débat porte essentiellement sur ce qui fait la force de l'Etat au sein des sociétés contemporaines. Mais aussi sur la viabilité de la distinction traditionnelle entre Etat fort et Etat faible (Baldwin, 2005). Il s'appuie en partie sur la distinction faite par M. Mann entre « pouvoir despotique » et « pouvoir infra-structurel » de l'Etat (Mann, 1984, 1993). Pour le sociologue britannique, le premier renvoie aux types d'actions que les élites d'Etat peuvent entreprendre sans négociation routinisée ou institutionnalisée avec les groupes de la société civile tandis que le second concerne les capacités de l'Etat à pénétrer la société civile et à mettre en oeuvre des décisions politiques sur son territoire (Mann, 1984, p. 113). En reprenant ces deux notions, il s'agit pour les auteurs qui s'en inspirent d'apprécier dans quelle mesure l'existence d'institutions politiques ou administratives fortement différenciées de leur environnement politique et social constitue une condition à la fois nécessaire et suffisante à la force de cet Etat. Sans prétendre vouloir trancher ce débat sur les structures de l'Etat ou ses recompositions contemporaines, le présent article vise à en souligner les apports pour l'analyse des élites qui soutiennent son action, désignées ci-après comme les « Elites d'Etat ». Son propos est de mettre en évidence ce que l'essor du pouvoir infrastructurel évoqué par M. Mann — lié au développement de la démocratie et la diversification des formes d'interventions publiques à partir du XIX° siècle — a modifié au rapport de ces élites à l'Etat. Il avance que si ce rapport ne saurait se réduire à la simple défense des institutions de l'Etat et de leur autonomie à l'égard de leur environnement politique et social, il n'exclut pas un soutien au rôle de la puissance publique vis-à-vis de ce dernier.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en