2011
Cairn
Marie Windels, « Mères sans alternative. Néonaticide et conservation par congélation », Cliniques méditerranéennes, ID : 10670/1.gi4qif
Véronique Courjault a tué trois de ses enfants et en a conservé deux dans son congélateur ; Dominique Laude-Sansuc a tué et conservé durant deux ans l’un de ses enfants dans le congélateur familial. À partir de deux documentaires traitant des procès de ces femmes, nous avons essayé d’appréhender ce qui a pu les amener non seulement à étouffer leurs enfants à la naissance, mais encore à en conserver les corps. De ces grossesses aboutissant au néonaticide, le père est à chaque fois exclu. La triade fondamentale père-mère-enfant n’existe pas, la grossesse est vécue dans la solitude ou dans l’ignorance. Au moment de l’accouchement, ce n’est pas leur enfant mais une angoisse ravageante que ces femmes découvrent. Elles font taire la chose vivante qu’elles rencontrent mais ne la font pas disparaître. Ne pouvant s’en séparer, elles la conservent, prenant le risque – en cherchant même peut-être – que le(s) corps soi(en)t découvert(s) par un proche.