Le terrain, un objet géographique éminemment politique: L’exemple des collectes naturalistes en Guyane

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1 décembre 2023

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Matthieu Noucher, « Le terrain, un objet géographique éminemment politique: L’exemple des collectes naturalistes en Guyane », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences et des techniques, ID : 10670/1.gidz2t


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Abritant 10% des espèces connues, sur 1% de l’écosystème terrestre, l’Amazonie est un haut lieu scientifique. La Guyane française participe de cet engouement avec le déploiement, depuis plusieurs décennies, de laboratoires, d’observatoires et de stations permanentes. Malgré cettedynamique, les difficultés d’accès au terrain en font un espace loin d’être arpenté de manière homogène. Les aspérités du terrain semblent pourtant disparaître sur les images de l’« environnement global » qui, à partir des collectes réalisées in situ, proposent des représentations planétaires des crises de la biodiversité.En remontant à la source de ces visualisations, l’objectif de cet article est de mettre en exergue l’hétérogénéité spatiale et temporelle de l’effort de collecte des naturalistes. Les pratiques in situ de ces derniers sont choisies car leurs inventaires sur le terrain, fournissent le matériau de base des modélisateurs. Explorer les milliers de points d’observations datés et géolocalisés de la faune et de la flore en Guyane, permet alors de revenir aux sources des images de l’environnement global et d’identifier des régimes spatiotemporels de collecte des savoirs naturalistes. Aborder ce big data environnemental par le prisme du terrain des collecteurs fournit une focale originale pour déconstruire l’iconographie de l’environnement global et, par exemple, identifier lessecteurs délaissés qui se manifestent aujourd’hui par des déserts de données numériques. À une autre échelle, ce décryptage permet de lire une certaine histoire de cette région, jusque dans les modalités de consolidation de ces frontières. Ce faisant, cette contribution entend aborder le terrain par les données que les scientifiques y collectent ou plutôt par leurs métadonnées (localisation, horodatage, etc.). Elles sont autant de traces du terrain en train de se faire. C’est donc bien ici à la dynamique de constitution et de reconstitution du terrain que je m’intéresse.Considérant le terrain non pas comme entité figée dont les limites seraient posées une fois pour toutes, comme prêt à l’emploi scientifique, mais bien comme un processus. Une telle entrée permet de discuter des « régimes de connaissances »5 naturalistes à l’oeuvre dans des grands espaces isolés comme en forêt guyanaise.

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