2012
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Synergies Canada ; vol. no. 4 (2012)
©, 2012LukeArnason
Luke Arnason, « L’Intermédialité au Grand Siècle (?) ou la pratique des intermèdes sous le règne de Louis XIV », Synergies Canada, ID : 10.21083/synergies.v0i4.1466
Le concept de l'intermédialité semble contraire à notre vision de l'esthétique classique que nous considérons généralement comme étant caractérisé par l'unité plutôt que par la multiplicité. Pourtant, le Grand Siècle a inventé plusieurs genres intermédiaux dont les pièces à machines de Corneille, les comédie-ballets de Molière et les opéras de Lully. Afin d'élucider ce semblant de paradoxe, je propose d'examiner l'usage de l'intermède; un ornement parathéâtral permettant de rendre toute pièce intermédiale. En étudiant l'étymologie du terme et l'histoire de sa pratique, je tenterai d'établir sa véritable fonction dramatique. Il sera ensuite possible d'élaborer une typologie de son usage, soulignant la façon dont l'intermédialité pouvait influencer le sens, ou du moins la réception, d'une pièce. Cette étude devrait démontrer que la pratique du théâtre au Grand Siècle était plus libre et variée que les pièces imprimées et les textes théoriques nous donnent lieu de croire. Elle montrera également que le corpus de pièces à intermèdes n'est pas cantonnée au répertoire des comédie-ballets moliéresques.