Le silence à l’adolescence : du vacarme dans la rue, au silence chez l’analyste

Résumé Fr En

La jeunesse est bruyante. Les pulsions de vie, ses besoins d’amitié, sa nécessaire affirmation narcissique se font entendre. Les groupes, les fêtes, la musique, tout est prétexte à occuper l’espace sonore. Au contraire, l’élaboration pubertaire se fait dans le silence d’une intimité qui permet que les éprouvés du corps et les premières relations amoureuses prennent sens, loin des adultes, sans commentaire. Lorsque des symptômes apparaissent à l’adolescence, et que des soins sont nécessaires, la relation thérapeutique se heurte très souvent au silence des adolescents. Le psychothérapeute prendra soin de s’ajuster, pour que le silence ne soit pas source d’angoisse dans les premiers entretiens, et qu’il puisse devenir un espace de subjectivation au cours du processus thérapeutique.

Youth is noisy. The impulses of life, the need for friendship and narcissistic affirmation make themselves heard. Groups, parties, music, everything is a pretext to occupy the sound space. On the contrary, pubertal development takes place in the silence of an intimacy that allows the experiences of the body and the first love affairs to acquire meaning, far from the presence of adults, without comment. When symptoms appear during adolescence and treatment is necessary, the therapeutic relationship very often comes up against the silence of the adolescents. The psychotherapist will take care to adjust so that silence is not a source of anxiety in the first interviews, so that it can become a space of subjectivation during the therapeutic process.