24 mars 2023
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Emmanuelle Le Barbenchon et al., « Implémentation d’un programme de PREvention primaire du trouble de Stress post-traumatique chez les Professionnels des Armées (PREPAR) : essai randomisé en groupe parallèle. », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10.2196/preprints.47175
Introduction : Le Trouble de Stress Post-Traumatique (TSPT) est un trouble psychiatrique qui se manifeste suite au vécu d’un évènement traumatique, dans lequel l’individu a perçu une mise en danger de sa vie ou de celle d’autrui. Sa prévalence en population Européenne s’établit entre 0,7% et 1,9%. Selon le modèle « dose-réponse », les individus les plus exposés à des évènements traumatiques (ET) sont ceux qui sont le plus à risques de développer ce trouble. C’est pourquoi il n’est pas surprenant d’observer en population militaire une prévalence plus importante de ce trouble, allant de 10% à 18% voire 45%, suivant les études. Le but général dans lequel s’inscrit ce projet est celui d’explorer des pistes d’actions de prévention primaire pour renforcer à court terme les capacités de résilience chez des professionnels à risques, que sont les militaires, afin de prévenir à moyen et long terme la survenue du TSPT et d’en améliorer le pronostic. Les objectifs du projet sont (i) de concevoir un programme de prévention primaire du TSPT spécifique de la population militaire étudiée et compatible avec les contraintes opérationnelles des militaires de terrain, (ii) de l’implémenter / le valider auprès des opérationnels de la Brigade d’Infanterie de Montagne (BIM) en ciblant le court terme.Méthode : Il s’agit d’une étude monocentrique analytique de cohorte prospective, randomisée, contrôlée en groupes parallèles. La cohorte de 116 participants est scindée en deux groupes : le groupe qui ne suit pas de formation : groupe non intervention (NI) et le groupe qui suit le programme de prévention : groupe intervention (I). Chaque participant inclus réalise 4 visites (inclusion, +4 mois, + 6mois et + 12mois). Les sujets du groupe intervention doivent de plus suivre 8 ateliers du programme de prévention et 2 ateliers de débriefing et renforcement de la pratique. L’ensemble des visites et ateliers sont réalisés au sein de la BIM. Lors de chaque visite, les sujets doivent compléter des questionnaires psychosociaux (dont le temps de remplissage est compris entre 15 à 80 minutes, selon les visites). Des prélèvements (prise de sang 30 ml et prélèvements salivaires de 5 ml) sont réalisés à trois reprises : visite d’inclusion, visite +4 mois et visite +12 mois. Un enregistrement de la réactivité émotionnelle (variabilité cardiaque et sudation cutanée) est réalisé, avant, pendant et au décours d’un test de Stroop classique et émotionnel, à l’aide d’électrodes cutanées au niveau de deux doigts et au niveau du thorax.Discussion : Notre démarche consiste à adopter une lecture intégrative des processus en jeu dans le risque de développement du TSPT selon une approche biopsychosociale permettant de cibler à la fois des leviers d’intervention relevant de facteurs propres à l’individu sur le plan physiologique et psychologique ainsi que de facteurs contextuels et sociaux relatifs au cadre professionnel. Les dimensions abordées sont : (i) la biophysiologie (en intégrant l’étude des biomarqueurs clefs de la réponse neurobiologique de stress, des phénomènes d’usure et de vulnérabilité et en renforçant la flexibilité du système nerveux autonome), (ii) la psychologie (en facilitant et mesurant le développement de la flexibilité des stratégies de coping pour faire face au stress ainsi qu’en évaluant le rôle modérateur du sens porté à la mission de travail dans le développement du TSPT) et (iii) le social (en facilitant les stratégies communautaires visant la réduction de la stigmatisation et facilitant le recours aux soins des professionnels en difficulté dans le contexte institutionnel).